1 semaine pour comprendre la dénutrition des seniors

La dénutrition chez les seniors est un enjeu majeur de santé publique, particulièrement mis en lumière lors de la Semaine de lutte contre la dénutrition 2024 qui se déroule du 12 au 19 novembre 2024.

Ce phénomène touche de nombreux seniors et peut aggraver leur état de santé, entraînant une perte de mobilité, une diminution de l’autonomie, et une qualité de vie réduite. Parmi les facteurs qui contribuent à la dénutrition, la polymédication et l’automédication jouent des rôles importants, souvent méconnus.

Ces points ont été abordés lors de la conférence du 14 novembre 2024 à Auriol organisée par la CPTS Pays d'Aubagne et de l'Etoile en partenariat avec l'AGIRC ARRCO.

La dénutrition : qu'est ce que c'est ?

La dénutrition correspond à un déséquilibre entre les apports alimentaires et les besoins de l’organisme, menant à une perte de poids involontaire et souvent à des carences en nutriments essentiels.

Chez les seniors, elle peut être due à plusieurs causes :

• la diminution de l'appétit
• des problèmes bucco-dentaires
• des troubles digestifs
• des facteurs psychosociaux comme la solitude
• la polymédication
• ...

La dénutrition est un problème grave puisqu'elle affaiblit le système immunitaire, augmente les risques d’infections et ralentit la guérison après une maladie ou une chirurgie.

Voir le flyer de présentation du collectif de lutte contre la dénutrition en fin d'article.

La polymédication : un facteur de risque pour la dénutrition

La polymédication se définit comme la prise de plusieurs médicaments en même temps, ce qui est fréquent chez les personnes âgées, souvent atteintes de maladies chroniques. Bien que la polymédication soit parfois indispensable pour traiter plusieurs pathologies, elle peut aussi contribuer à la dénutrition.

• Effets secondaires sur l’appétit et la digestion : c'est le cas de certains antidépresseurs, diurétiques ou anti-inflammatoires. Ces effets diminuent l’envie de manger, provoquant une réduction des apports alimentaires.

• Interactions entre médicaments : qui peut modifier l’absorption et l’utilisation des nutriments. Par exemple, certains médicaments peuvent réduire l’absorption de vitamines essentielles comme la vitamine D, le calcium ou le magnésium, des nutriments cruciaux pour la santé osseuse et musculaire des seniors.

• Altération du goût et de l’odorat : ce qui réduit également le plaisir de manger. Cette perte de perception sensorielle est particulièrement fréquente avec des médicaments pour l'hypertension ou des traitements pour les troubles neurologiques. Manger devient alors moins attractif.

• Déshydratation : Les diurétiques, prescrits pour traiter des maladies comme l’insuffisance cardiaque, peuvent favoriser la déshydratation. Or, la déshydratation, en plus d’être dangereuse en elle-même, peut contribuer à une diminution de l’appétit et une baisse des apports alimentaires, renforçant le risque de dénutrition.

Il est important de parler de ces effets avec votre médecin traitant. L'assurance maladie met à disposition un guide de consultation pour parler de ses traitements avec son médecin généraliste.

L'automédication : un risque à ne pas prendre

L’automédication, qui consiste à prendre des médicaments ou des compléments alimentaires (plantes,...) sans prescription médicale, est courante chez les seniors, souvent pour soulager des douleurs ou des symptômes bénins. Cependant, cette pratique comporte des risques importants, notamment lorsqu’elle est combinée à la polymédication en provoquant :

• des Interactions médicamenteuses dangereuses : La prise de médicaments sans avis médical augmente le risque d'interactions nocives. Par exemple, certains médicaments en vente libre peuvent interférer avec des traitements déjà en cours, réduisant leur efficacité ou exacerbant des effets secondaires.

• l'Utilisation prolongée de certains médicaments : La prise prolongée de certains médicaments en automédication, comme les laxatifs, peut causer des déséquilibres électrolytiques et une malabsorption de nutriments. Par ailleurs, certains compléments alimentaires en automédication peuvent causer une surcharge en certaines vitamines ou minéraux, modifiant l’appétit et la tolérance digestive.

• un Risque de surdosage : ce surdosage peut entraîner des effets secondaires graves, avec des répercussions sur l’état nutritionnel et général.

• une Inadéquation des traitements : Certains médicaments pris en automédication, comme des antiacides, peuvent diminuer l’absorption des protéines et des minéraux, deux éléments essentiels pour éviter la perte musculaire.

Il est important de ne pas prendre d'automédication sans l'avis d'un professionnel de santé.

Quelques conseils pour lutter contre la dénutrition

Avoir un suivi médical régulier pour permettre de réévaluer les traitements prescrits et d'éviter les médicaments superflus.

Éviter l’automédication

Adapter l’alimentation en fonction des spécificités de ses traitements : Il est possible de compenser certains effets secondaires des médicaments par des choix alimentaires adaptés. Par exemple, consommer des aliments riches en vitamines et minéraux ou inclure des compléments nutritionnels sur avis médical peut aider à prévenir les carences.

Surveiller les signes de dénutrition notamment grâce au suivi de pesées et au test PARAD (téléchargeable ci-dessous)

En cas de besoins contactez vos professionnels de santé ou la CPTS au 07 68 98 68 98.